Nous restons constructifs sur le marché du crédit Investment Grade qui a particulièrement bien résisté dans l’épisode de hausse des taux observé depuis la rentrée

Les spreads sur le marché de la dette d’entreprise de catégorie Investment Grade (IG) ont continué d’évoluer depuis le début de l’année 2021 dans des marges très étroites d’environ 20pbs et clôturent à nouveau le troisième trimestre 2021 sur des niveaux légèrement inférieurs à ceux de la fin de l’année 2020. A environ 50pbs, l’indice Bloomberg Barclays Corporate reste donc sur ses points bas de 2018 mais sans les atteindre. Nous n’observons toujours pas de disparités sectorielles notables même si les émetteurs des secteurs automobiles et immobilier affichent toujours une légère surperformance de leurs spreads. Si les spreads tiennent, la performance totale de la classe d’actifs est néanmoins en territoire négatif, pénalisée par la forte remontée des taux souverains depuis la fin de l’été (le taux 10 ans allemand est en hausse d’environ 30pbs depuis les points bas du mois d’Août 2021).

Nous restons toujours constructifs sur le marché du crédit IG qui devrait toujours bénéficier de plusieurs facteurs de soutien avec notamment l’action de la Banque Centrale Européenne (BCE) et des fondamentaux qui continuent de s’améliorer.

Du côté de la BCE, l’institution reste très attentive aux conditions de financement en Zone Euro et restera accommodante pour le marché du crédit sur les prochains trimestres. Même si depuis le début du T4 la BCE a quelque peu réduit le montant de ses achats dans le cadre du Programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP), elle poursuivra ses achats au minimum jusqu’en Mars 2022 et devrait annoncer une adaptation de son programme classique (CSPP) lui permettant de continuer à intervenir massivement sur ce marché en 2022. Ainsi, sur tout 2021, la BCE devrait avoir acheté en moyenne 8Mds€ de crédit en cumulé et elle reste toujours très active sur le marché primaire qui a représenté 45% de ses achats en Septembre.

Nous constatons également toujours un ralentissement des émissions primaires avec environ 223Mds€ d’émissions non financières IG soit une baisse d’environ un tiers par rapport aux niveaux de 2020. Le ralentissement devrait être encore plus marqué d’ici la fin de l’année. En face, la demande des investisseurs est toujours très présente compte tenu des besoins de rendements et d’investissements au vue des volumes de liquidités présents dans le marché. Ainsi, nous n’observons pas de déformation des courbes secondaires lors des émissions primaires grâce à des carnets d’ordres qui sont en moyenne sursouscrits de deux à trois fois sur la classe d’actif et des primes d’émissions qui sont généralement nulles.

D’un point de vue fondamental, les risques de dégradation de ratings et les défauts de paiement des entreprises restent sur des niveaux historiquement bas. La saison des publications des résultats du 2ème trimestre a confirmé la poursuite de l’amélioration des fondamentaux crédit des entreprises européennes avec des bilans renforcés par des niveaux de liquidités importants et une accélération de la génération de trésorerie. Les indicateurs PMI en Zone Euro continuent de délivrer des chiffres encourageants, ce qui laisse penser que le pic de l’amélioration de l’activité n’est pas encore atteint.

Les principaux facteurs de risques que nous identifions pour le classe d’actifs à court terme serait une hausse marquée du sentiment d’aversion pour le risque ou une accélération du mouvement haussier taux, ce qui n’est toutefois pas notre scénario central.

Nous restons ainsi constructifs sur le marché du crédit Investment Grade qui a particulièrement bien résisté dans l’épisode de hausse des taux observé depuis la rentrée. La volatilité des spreads de crédit ainsi que leur potentiel de compression supplémentaire devraient rester limités dans les semaines et mois à venir. Cela nous amène à privilégier les segments du crédit offrant le meilleur portage. Nous conservons notre surpondération sur les obligations de catégorie de rating BBB ainsi que les formats subordonnés, tant sur les corporates que sur les financières. En contrepartie d’une volatilité des spreads légèrement plus élevée, ces formats offrent un excès de rendement toujours très attractif relativement aux formats seniors.

Achevé de rédiger le 14 octobre 2021

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