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Étonnamment, l’activité économique mondiale a bien commencé l’année. Les trois grandes économies, États‑Unis, zone euro et Chine se redressent. Mais jusqu’à quand ?

L’économie mondiale résiste mieux que prévu...

De plus en plus de signaux indiquent que l’activité de l’économie mondiale tourne plus vite que prévu. En effet, l’indice composite mondial a fait un bon en février, passant de 49,7 en janvier à 52,7 en février. De fait, il revient en territoire expansionniste après 7 mois de purgatoire. Ce rebond de l’indice mondial est principalement dû à la reprise dans le secteur des services en Europe, aux États‑Unis et en Inde, de la Chine boostée par l’impact de la réouverture ainsi que la forte activité dans d’autres économies asiatiques.

La Chine continue de se redresser. Le PMI des services de la banque CAIXIN, en hausse depuis quatre mois, est passé de 52,9 en janvier à 55  en février1. Le commerce extérieur reprend, et les ventes au détail sont attendues à + 3,5 % vs ‑0,2 %2 en décembre dernier. Le Premier ministre Li Qiang a annoncé un objectif de croissance annuelle de 5 % en 2023.

Malgré une Banque centrale de plus en plus agressive, l’activité économique de la zone euro continue de s’améliorer, notamment dans les services. L’activité des services, en hausse depuis 5 mois, a vu son indice PMI revenir à nouveau en février en territoire d’expansion à 52,73. En revanche, l’activité industrielle piétine avec un PMI en recul à 48,5.

La situation des États‑Unis reste délicate. Les données de terrain se dégradent peu à peu. Les dépenses des ménages sont en nette baisse, tout comme la production industrielle et le marché immobilier. Seul le marché de l’emploi est en pleine forme ! Bref, on continue de s’attendre à une récession vers la fin d’année.

Au Japon, la dynamique de croissance est modeste, on s’attend à une progression du PIB de 1,9 % en 2023. Deux grands secteurs tirent l’activité, la consommation privée et les dépenses dans le secteur du tourisme. Ainsi, alors que le PMI manufacturier recule depuis six mois, l’indice des services (54 en février4) est en pleine forme.

Mais l’inflation ne baisse pas aussi rapidement qu’attendu

Malgré le raccourcissement des délais de livraison (le sous‑indice des délais de livraison du PMI mondial a repassé la barre des 50 pour la première fois depuis juillet 2019), la baisse des intrants et, dans une moindre mesure, des extrants, l’inflation a du mal à faiblir.

Depuis quelques semaines, les effets de second tour se manifestent sous la forme de fausses bonnes nouvelles pour l’activité, qui, en même temps, aggravent l’inflation. Typiquement, c’est la vigueur des marchés de l’emploi qui donne un coup de pouce à l’activité, mais aussi à l’inflation.

Cependant, il ne faut pas oublier que le recul de l’inflation, se faisant par une hausse des taux directeurs, les Banques Centrales vont continuer à les relever, ce qui entraînera, au mieux, un net ralentissement, au pire, une récession.

Toutefois, les risques augmentent

Bien évidemment, les effets de second tour de l’inflation.

L’escalade de la guerre en Ukraine pourrait conduire à une nouvelle crise énergétique en Europe.

La montée des tensions géopolitiques et la montée de deux blocs, d’un côté les membres de l’OTAN et les impétrants, face au bloc des régimes autoritaires (Russie, Chine, Iran).

Les risques de défaut des banques US et d’ailleurs. N’oublions pas que si une Banque centrale n’a d’objectif que de faire rentrer son inflation dans sa boîte à coup de hausses de taux d’intérêt, le risque de casse augmente.

La détérioration des conditions financières mondiales.

Actions : avec modération

L’escalade des taux directeurs des Banques centrales et l’allongement de la durée de leurs taux terminaux vont peser sur les marchés actions :

  • par le biais du P/E du fait des hausses de taux à long terme,
  • par la perspective de baisses des bénéfices des entreprises suite au ralentissement, voire une récession de l’activité,
  • de plus, les dividendes et les rachats d’actions devraient nettement se réduire.

Au total, l’incertitude sur l’évolution de l’inflation, sur jusqu’où les Banques centrales iront pour l’enrayer et les risques géopolitiques pourraient réduire l’appétit pour le risque des investisseurs et entraîner plus de volatilité.

Obligations : plus attractives

La volatilité des obligations a augmenté de conserve au relèvement des taux terminaux des Banques centrales (+ 29 % sur la période du 31 janvier au 10 mars5).

Obligations gouvernementales plus attractives : aux USA, les rendements à 10 ans évoluent entre 4,2 % et 3,4 %5. En zone euro, le portage redevient donc positif. Toutefois, les taux pourraient être encore relevés afin de freiner l’inflation.

Crédit : En Europe, les obligations d’entreprises sont plus en avance sur les risques relatifs au ralentissement (pertes de CA, de bénéfice, des crédits plus chers, etc.) que les actions.

Avancer avec prudence

L’ambiance sur les marchés a changé au tournant de février. Ainsi, alors que les données de terrain des deux premiers mois montraient une amélioration de l’économie mondiale et que les enquêtes prospectives (indices PMI) continuent d’annoncer une accélération de l’activité, les Banques centrales, inquiètes de l’optimisme des investisseurs et d’une inflation rebelle, ont décidé de durcir leur politique monétaire, entraînant un fort refroidissement des marchés actions et des obligations. La faillite de la Banque californienne (Silicon Valley Bank) et de deux autres petites banques américaines, ces derniers jours, a fait monter l’inquiétude chez les investisseurs et la volatilité sur les marchés, même si elle n’est pas systématique.

Dans ces conditions, dans les prochaines semaines, il faut s’attendre à une période de marchés actions et obligations agités et volatils. C’est pourquoi, après une longue réflexion, nous maintenons une position neutre sur les actions, mise en place en janvier et neutre sur les obligations.

Actions :

Nous ne modifions pas l’allocation de ce poste. Les actions de la zone européenne et japonaises restent en position neutre. Nous maintenons aussi d’une part, la sous‑pondération des actions américaines à cause de leur cherté par rapport aux européennes et japonaises et le niveau élevé des taux d’intérêt et, d’autre part, notre surpondération des actions émergentes tirées par la Chine.

Obligations :

Nous maintenons une sensibilité des portefeuilles, de respectivement pour les profils dynamique, équilibre et tempéré, 1‑3, 3‑6 et 5 et +.

  • Les rendements des obligations gouvernementales, répondant à la hausse des taux directeurs, ont fortement progressé. Nous maintenons donc notre position neutre sur cette poche. Par ailleurs, les perspectives des obligations émergentes s’améliorant, nous surpondérons légèrement ces dernières.
  • Revenues sur des valorisations raisonnables, les obligations d’entreprises de la zone euro, IG et HY, sont attractives, notamment américaines avec des rendements respectifs de 4 % et 7,9 %. Notre position sur les obligations IG et HY américaines reste neutre ; pour la zone euro les obligations HY restent à neutres et celles IG à légèrement surpondérées.
  • Nous maintenons la surpondération des obligations indexées inflation de la zone euro.

Valeurs refuges :

L’or et le dollar restent surpondérés. Enfin, nous surpondérons le yen (vs. neutre).

Les tendances historiques des marchés ne sont pas un indicateur fiable du comportement futur des marchés. Ces données sont fournies uniquement à titre d'illustration. En fonction de la date d'édition, les informations présentées peuvent être différentes des données actualisées.

Achevé de rédiger le 20 mars 2023

1 : Chiffres CAIXIN, disponibles sur Bloomberg
2 : Source Bloomberg - CNRDACMY Index
3 : Source Bloomberg - MPMIEZSA Index
4 : Source Bloomberg - MPMIJPSA Index
5 : Bloomberg - T 3 ½ 02/15/33 Govt Depuis février jusqu’à maintenant

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