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Le climat des affaires s’assombrit. L’économie mondiale est affectée par deux sources. La situation sanitaire en Chine qui génère un fort ralentissement de l’activité domestique et des pénuries dans le reste du monde et la guerre en Ukraine, qui provoque, d’une part, une méfiance des populations et, d’autre part, une forte inflation suite au rationnement, voire arrêt, des approvisionnements de nombreuses matières premières essentielles.

En même temps, les Banques Centrales, très inquiètes de la hausse des prix que cela génère, redoublent d’efforts pour endiguer la montée de l’inflation, en relevant fortement leur taux directeur ; ce qui pèse aussi sur les marchés financiers.

Dans ce contexte, la balance « bénéfice/risque » conseille toujours la prudence. Aussi maintenons-nous notre sous-pondération du poste « actions » dans l’attente d’un retour à la normale et notre position neutre sur les obligations.

 

Deux situations freinent l’activité économique mondiale

La Chine : La situation sanitaire et l’entêtement des dirigeants

La stratégie du « Zéro Covid » ne parvient plus à enrayer la pandémie, mais elle est très efficace pour mettre à l’arrêt une grande partie de l’économie chinoise.

Dépassés par la maladie, les dirigeants durcissent leur stratégie au lieu d’accélérer la vaccination des habitants et confinent de plus en plus d’habitants. Dans ces conditions, cette situation pourrait durer jusqu’au Congrès du Parti à l’automne.

Le résultat de cette stratégie « zéro Covid » est catastrophique pour la croissance chinoise, mais aussi la croissance mondiale. Deux raisons à cela :

  • Parce que la contribution à la croissance mondiale de la Chine sera nettement inférieure à celle des années précédentes.
  • Parce qu’une moindre croissance en Chine se traduit par moins de productions et donc aussi des exportations en moins grande quantité et des prix plus élevés qui se traduit, in fine, par des pénuries, des délais de livraison de plus en plus longs et des prix en forte hausse. Bref, la Chine exporte le ralentissement de sa croissance chez ses importateurs.

 

La guerre en Ukraine : Bientôt 100 jours après la déclaration de la guerre

L’affaiblissement de l’activité mondiale est patent (le FMI qui prévoyait une croissance mondiale de 4,4% en 2022 l’a révisée à 3,6% début avril) et l’inflation, déjà enclenchée avec les réouvertures des économies, a accéléré, obligeant les Banques Centrales à relever leurs taux directeurs.

Une situation qui risque d’empirer avec les sanctions, les destructions des usines et de l’agriculture qui, certes, restreignent l’activité de la Russie et de l’Ukraine, mais pénalisent surtout les pays clients qui subissent les pénuries de toutes sortes, l’allongement des délais de livraison et les hausses des prix. C’est une spirale baissière mondiale qui s’est enclenchée avec la déclaration de guerre et qui ne s’éteindra qu’après l’arrêt du conflit.

 

Résultat : une inflation persistante, nourrie par les pénuries.

La hausse des prix observée suite à la réouverture des économies après la pandémie a été « boostée » une première fois par les pénuries et les dysfonctionnements des chaines d’approvisionnement en Chine et une seconde fois par la guerre en Ukraine.

Dans le cadre d’une guerre d’usure qui dure, comme cela se profile, les sanctions et l’embargo sur le pétrole russe pourraient générer de nouvelles tensions qui risquent de se propager au niveau mondial.

Les effets de second tour (prix alimentaires et industriels, augmentations de salaires, prix des transports...) commencent à se manifester.

Bref, pic d’inflation ou pas, la désescalade des prix à la consommation s’annonce longue.

 

Les points chauds à surveiller

L’environnement macroéconomique, plus le resserrement monétaire de la Fed, la BoE et bientôt de la BCE, pèsent sur les marchés financiers. La volatilité est très agitée, avec des mouvements de forte amplitude. Les actions comme les obligations sont à la peine, sur des trajectoires baissières.

Actions : Les prévisions de bénéfices n’ont pas été, à ce jour, révisées en baisse.

Que ce soit aux USA ou en Europe, les bénéfices par actions (EPS12m Fw) résistent. Aux USA, l’EPS 12m Fw du SP 500 progresse depuis le début d’année, passant de 221,80 fin décembre à 226,6 aujourd’hui, tout comme celui de l’indice de la zone euro, ES50, passant de 281,7 à 304,9.

C’est donc que les investisseurs pensent que les entreprises n’ont pas encore souffert du ralentissement de l’économie et qu’aujourd’hui, la baisse des cours est en grande partie due à la remontée des taux. Pour autant, des signaux d’avertissements clignotent. 1/ La bonne tenue des bénéfices des entreprises pourrait se dégrader rapidement. Déjà, la contribution bénéficiaire des entreprises de la techno et autres valeurs de croissance s’effrite ; aujourd’hui, seul le secteur des matières premières annonce des révisions en hausse. 2/ Beaucoup d’entreprises se plaignent des pénuries, des dysfonctionnements des approvisionnements qui freinent la production et pèsent sur le chiffre d’affaires. 3/ La hausse continue des prix à la production est de plus en plus difficile à répercuter sur le consommateur.

 

Des marchés financiers sous-pression

Actions :

Les marchés actions sont déboussolés, il est très difficile de faire des prévisions et mettre en place des stratégies. De plus, le risque d’une érosion des bénéfices augmente.

Pour éviter une ou des mauvaises surprises sur cette classe d’actif, nous sous-pondérons les actions dans leur ensemble.

Obligations :

Suite à la hausse des taux souverains, les obligations d’état ont retrouvé un peu d’attractivité. Nous en profitons pour affuter notre stratégie en sous-pondérant les obligations de la ZE et émergentes qui sont un peu chères et en restant neutres sur les obligations américaines et de la Chine.
Les spreads de crédit IG sont très resserrés, la prime de risque est devenue très faible.

Du côté des obligations indexées sur l’inflation, nous continuons de surpondérer celles de la zone euro, mais revenons à la neutralité sur les américaines qui ont déjà beaucoup performé.

Valeurs refuges :

Les matières premières et le dollar.

Achevé de rédiger le 27 mai 2022

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