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Après un an de hausse des taux d’intérêt des Banques Centrales mondiales, des signes apparaissent que leurs impacts commencent à se faire sentir :

Le contexte de l’économie mondiale aujourd’hui :

  • Dans un contexte de contraction de la demande de biens, l’industrie faiblit, de mois en mois, depuis déjà six mois aux États-Unis, en Europe, en Chine et dans une moindre mesure, les économies asiatiques. Bref, le secteur industriel affiche des signes de faiblesse un peu par-tout.
  • Malgré la reprise de l’économie chinoise en début d’année, le commerce mondial stagne.
  • À l’inverse, soutenue par une demande toujours solide, l’activité des services continue de progresser.
  • Les marchés du travail demeurent relativement vigoureux et l’inflation sous-jacente (qui exclut les aliments frais et l’énergie) mondiale tenace.

Les prévisions au terme du 1er semestre selon Desjardins :

  • La croissance mondiale 2023 reste estimée à +2,4% qui se décompose en une progression du PIB des économies du monde développé de 0,7% et de 3,5% pour les économies émer-gentes.
  • L’inflation mondiale devrait ressortir en 2023 à 6,9% ; +4,4% pour les économies dévelop-pées et 8,4% dans le monde.

Les économies surprennent.

  • Aux États-Unis, l’activité continue de ralentir. Au cours des trois dernières réunions, la Fed a augmenté de 25 bp ( ) le taux des Fed Funds, pour le porter à 5,25% et signalé que l'ampleur des resserrements supplémentaires dépendrait du contexte. Toutefois, il est fort possible qu’elle passe son tour en juin, avant de faire deux nouvelles hausses de 25 bp, ame-nant le taux terminal autour de 5,75%. Au premier trimestre de l’année, l’économie a conti-nué sur l’élan de 2022 en affichant une croissance de +1,1% au T1-23. Toutefois, cette per-formance ne devrait pas se répéter sur les prochains trimestres. Au contraire, l’économie américaine devrait passer par la case récession au 2ème semestre. Selon Bloomberg, les pro-gressions du PIB sur les trois prochains trimestres devraient afficher +0,6% au T2-23,-0,5% au T3 et -0,4% au T4.
  • L’économie de la zone euro entre en récession. La hausse de l’activité de 0,1% du PIB de la ZE au T1-23 a fait long feu. Une fois recensés les 19 pays, il s’avère qu’après la 3ème révi-sion, le taux de croissance du PIB au T1-23 ressort à -0,1% t/t après -0,1% t/t au T4-22. Cela signifie que la ZE est entrée en récession, tirée vers le bas par deux grosses locomotives : l’Allemagne et l’Irlande.
  • L’économie du Japon. La croissance de l’activité continue de s’améliorer. Cela est le fait d’un premier trimestre plus fort qu’attendu. La consommation de services ainsi que les dé-penses du tourisme continuant de se redresser régulièrement. Nous prévoyons une pour-suite d'une croissance assez forte au cours des trimestres à venir grâce à la stabilisation des exportations de biens et à la poursuite de la reprise de la consommation privée et de la con-sommation intérieure.
  • L’économie Chinoise. La reprise des services post-Covid en Chine est toujours sur la bonne voie, mais le rebond jusqu'à présent n'a pas réussi à raviver la confiance dans tous les sec-teurs ; Jusqu'à présent, le regain de confiance est bien en retard. En avril, tous les indicateurs d'activité ont été plus faibles que prévu, suggérant que l'impulsion initiale de réouverture pourrait s'estomper. L'inflation de l'IPC a surpris à la baisse, plongeant à 0,1% sur un an en avril.

Les risques changent et augmentent.

  • Les perspectives économiques sont très incertaines à cause d’une inflation résistante et les effets, non désirés, de la hausse forte et rapide des taux d’intérêt des grands Banques Centrales (cf. les faillites bancaires aux États-Unis). Cela pourrait entraîner un ralentissement économique plus fort que prévu.
  • L’inflation, malgré quelques signes d’un ralentissement, est loin d’être maîtrisée. Partout, elle reste comparée à l’objectif de 2% des banques centrales, elle est encore très élevée et s’avère persistante dans beaucoup de pays. Dans ces conditions, les Banques centrales de-vront maintenir, voire resserrer, leur politique monétaire.
  • Le risque de voir des Banques Centrales obligées de durcir leur politique moné-taire suite à une résurgence de l’inflation ; une situation qui pèserait sur les actifs risqués.
  • L’escalade de la guerre en Ukraine pourrait conduire à une nouvelle crise énergétique en Europe.
  • La montée des tensions géopolitiques et la montée de deux blocs, d’un côté les membres de l’OTAN et les impétrants, face au bloc des régimes autoritaires (Russie, Chine, Iran).
  • La géopolitique avec des nouveaux assemblages avant d’être des alliances comme la route de la soie en Amérique Latine, les incursions de la Russie, la Chine et la Turquie en Afrique, etc….

Les incertitudes des marchés biaisent le compor-tement des investisseurs

Actions : prudence

  • Les investisseurs n’intègrent pas le resserrement financier. Or la diminution de la li-quidité est un indice de fragilité des marchés actions et obligations.
  • La stratégie du « Pivot » (c’est-à-dire, l’arrêt immédiat des hausses du taux directeur des Banques Centrales, suivi d’un assouplissement des taux directeurs) est une chimère. La baisse des taux étant un moteur fort pour les marchés actions, les investisseurs pensent, de-puis plusieurs mois, que les Banques Centrales ont assez augmenté leurs taux directeurs pour mater l’inflation et qu’il est temps de desserrer, rapidement, leur politique monétaire. Or l’inflation n’est pas encore battue et pour en finir avec la hausse des prix, il faudra maintenir des taux élevés encore quelques trimestres.
  • Les marchés se concentrent sur un petit nombre de valeurs. Ainsi, on a vu en début d’année une ruée sur les valeurs de luxe qui s’est écroulée après quelques semaines de hausse, suite à la faiblesse de la consommation en Chine. Plus récemment, dans l’élan de l’intelligence artificielle (Chat-GPT), ce sont les valeurs technologiques du monde entier qui ont été portées aux nues.

Obligations : Plus attractives

  • Bien qu’elle s’est assagie, la volatilité des obligations s’est affaiblie sur ces dernières se-maines.
  • Obligations gouvernementales plus attractives : les obligations américaines dont les rende-ments à 10 ans évoluent entre 3,4% et 4,2% profitent d’une dynamique plus favorable de l’inflation. En ZE, le portage est positif. Toutefois, les taux directeurs, notamment en zone eu-ro, pourraient encore augmenter afin de freiner l’inflation.
  • Crédit : En Europe, les obligations d’entreprises sont plus en avance sur les risques relatifs au ralentissement (pertes de CA, de Bénéfice, de crédits plus chers, etc…) que les actions.

Avancer avec précaution.

De fait, nous répétons que nous n’adhérons pas à cet excès d’optimisme qui se diffuse sur les marchés financiers. En effet :

  1. L’inflation reste inquiétante. En effet, les Banques Centrales canadienne et australienne ont cassé l’ambiance. Confrontées à une résurgence de l’inflation, elles ont dû se remettre à l’ouvrage pour la combattre. Chacune a relevé son taux directeur de 0,25% à respectivement 4.75% et 4.10%, et leur taux terminal à 5% et 4,85%. Pour les autres, la Fed devrait passer son tour en juin et intervenir le 26 juillet par une hausse de 0,25bp, portant son taux terminal à 5,5%. La BCE annonce d’une part, qu’elle relève-ra son taux de dépôt par deux fois de 0,25% et annonce d’autre part, que sa politique monétaire restera restrictive longtemps. Enfin, la BoE devrait encore rehausser son taux directeur trois fois.
  2. Même si l’économie mondiale résiste, la probabilité d’une récession sur la seconde moitié de l’année augmente.
  3. Le rally des marchés actions qui a démarré fin septembre 2022, est mainte-nant premièrement essoufflé, notamment en Europe avec une progression de 27% et secondement avec des valorisations aujourd’hui chères.

Dans ces conditions, il faut protéger les portefeuilles. Aussi, nous mainte-nons la sous-pondération des actions mis en place en mai et restons neutres sur les obligations.

  • Actions : Nous maintenons nos positions de la poche actions. Les fortes perfor-mances des actions européennes sont derrière nous, aussi, nous continuons de sous pondérer cette poche. Nous continuons de sous-pondérer les actions euro-péennes et américaines. Enfin, nous maintenons la surpondération des actions émergentes.
  • Obligations : Nous maintenons une sensibilité des portefeuilles, de respective-ment pour les profils dynamiques, équilibre et tempéré, 1-3, 3-6 et 5 et +. Nous faisons un seul changement ce mois :
    • La poche des obligations gouvernementales reste à neutre. Les obligations européennes, américaines et chinoises restent à neutre et les obligations émergentes à sous-pondérées.
    • Revenues sur des valorisations raisonnables, les obligations d’entreprises de la zone euro IG (Investment Grade) sont attractives tandis que celles HY(High Yield) restent à neutre. Pour les américaines, les obligations HY restent neutres et celles IG rétrogradent à neutres. Nous maintenons la surpondéra-tion des obligations indexées inflation de la zone euro.

Valeurs refuges : L’or reste à surpondéré. Enfin, nous dégradons le dollar à sous-pondéré et le Yen à neutre (vs surpondérer).

Achevé de rédiger le 20 juin 2023

1 bp point de base 25 bp = 0,25%

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