Chacun a pu le voir, depuis quelques semaines, les marchés financiers sont plus chahutés, plus volatils. Une nouvelle configuration, qui pourrait rester en place quelques temps encore et à laquelle il faudra s’habituer.

Plusieurs raisons à ce changement d’environnement ?

Affaiblissement du rythme de la reprise économique

Après quelques semaines de répit, la pandémie de Covid nous rappelle qu’elle est toujours présente malgré les campagnes de vaccination. De nouveaux cas avec confinement en Chine et accélération des nouveaux cas aux USA, GB et Europe.

Les ménages, qui s’inquiètent d’une potentielle nouvelle vague de l’épidémie, freinent leurs dépenses.

Les enquêtes de conjoncture et les données macroéconomiques montrent un affaiblissement de la reprise industrielle dans le monde dû aux nombreux obstacles (difficultés d’approvisionnement, de livraisons, de main d’œuvre et de compétences) qui ralentissent la production.

L’engorgement du commerce mondial s’aggrave. L’offre de marchandise et la logistique mondiale auront, au cours des prochains mois, probablement des difficultés à satisfaire la demande, même si la reprise mondiale ralentit. En effet, la congestion des ports et les coûts d'expédition devraient rester élevés jusqu'en 2022, alimentant l'inflation.

Toutefois, cela ne remet pas en cause la reprise mondiale, elle la retarde. Tous ces obstacles découlant de l’arrêt complet de l’activité finiront par se résorber.

Le retour de l’inflation.

Tous les pays sont touchés. La hausse des prix à la consommation et à la production s’étend sur un large spectre de biens et services. Elle est le résultat d’une demande forte et inassouvie et d’une insuffisance de l’offre.

En théorie, les pénuries qui contraignent l’offre devraient se résorber et ramener les CPI sur des niveaux moins élevés. Pour autant, il est trop tôt pour dire que cette inflation sera temporaire ou persistante.

Resserrement imminent des politiques monétaires.

La fin progressive du « Quantitative Easing » (une mesure de politique monétaire des Banques Centrales qui consiste à racheter des titres de dette publique et d’entreprises privées afin d’injecter de l’argent dans l’économie pour soutenir l’activité) est en marche. La Fed devrait ouvrir la voie au cours des prochaines semaines.

Toutes les Banques Centrales s’interrogent sur l’inflation et cherchent la réponse à la question de savoir si les populations vont modifier à la hausse leurs anticipations de prix à moyen long terme. Ce désencrage annihilerait la thèse de l'inflation transitoire.

Les risques possibles

  • Une nouvelle mutation du virus ?
  • Le désencrage des anticipations d’inflation à moyen terme
  • La situation en Chine : ralentissement économique, répression réglementaire, nettoyage dans l’immobilier

Réflexion sur les marchés ?

Le retour à la normale annonce des perturbations sur les marchés

Après l’extraordinaire saison des résultats au T2-21 de chaque côté de l’Atlantique, il sera difficile de susciter plus d’enthousiasme.

Les entreprises pourront-elles maintenir les marges ?

Comment les investisseurs vont-ils traduire sur leurs anticipations de bénéfices, les signes de fléchissement de l’activité que montrent les enquêtes de conjoncture ?

Comment les investisseurs se comporteront face à la normalisation des bénéfices ?

Les valorisations sont très élevées, donc plus vulnérables…

Parmi les actifs risqués, les actions restent encore les moins chères.

MSCI MONDE AC Rdt : 1,7% vs 2,1%(1) PER : 18,7x vs 18,5x(1)
MSCI EMU Rdt : 2,2% vs 2,1% PER : 15,5x vs 16,3x
MSCI EM Rdt : 2,2% vs 2,1% PER : 13,1x vs 12,6x
FTSE World Govt Bonds Rdt : 0,6% vs 0,46% PER : 167x vs 217x
FTSE Euro Govt Bonds Rdt : 0,49% vs 0,34% PER : 205x vs 294x
EM Govt Bonds Rdt : 4,7% vs 4,3% PER : 21x vs 23x

Les révisions en hausse des bénéfices et les objectifs de cours des valeurs sont parfois exagérés.

Quelle sera la conséquence de la réduction de la liquidité sur les multiples de valorisation ?

Marchés :

La trajectoire des marchés :

  • Actions reste haussière à moyen terme, mais, à court terme, les réductions des soutiens monétaires et la question de l’inflation entraineront plus de volatilité, d’où le maintien d’une allocation souple et opportuniste.
  • Obligations les rendements sont à la hausse et réciproquement les prix baissent.

Que faisons-nous ?

Cette période, pleine d’incertitudes, risque d’être cahoteuse pour les marchés actions et d’obligations. Pour traverser au mieux cette étape, nous mettons en place une position plus prudente et choisissons une exposition « neutre moins » sur les actions et les obligations avec une réduction de la sensibilité.

Neutre actions voire un peu moins

Malgré nos opinion positives et l’extraordinaire saison des résultats des actions de la Zone Euro, nous maintenons, pour le moment, une position d’attente.

Neutre aussi sur les actions américaines, et japonaises.

  • Les actions américaines affichent des bénéfices solides, mais il sera de renouveler les progrès de 2021.
  • Les actions japonaises sont pénalisées actuellement par la dépréciation de la devise. Nous attendrons donc car le changement de premier ministre redonnera de la vigueur au pays. La réouverture totale de l’économie plus le plan de relance (30 trillions de JPY) devraient permettre aux actions japonaises de rattraper leur retard.

Sous-pondération des marchés émergents. Beaucoup d’obstacles pour les actions chinoises : le ralentissement de la croissance de l’activité observé ces dernières semaines a obligé la PBoC à abaisser son taux directeur, la gouvernance des sociétés chinoises (ex Alibaba), et les relations avec le reste du monde développé.

Neutre Obligations : Montée de l’inflation = Obligations indexées sur l’inflation

La hausse des taux souverains nous incite à réduire la sensibilité sur cette catégorie. Portage négatif, accélération de l’activité économique sont deux facteurs négatifs.

Renforcer les obligations indexées sur l’inflation pour se protéger de la hausse des prix.

Prudence sur les dettes à spread : High Yield et Investment Grade, deux compartiments d’obligations d’entreprise très bien valorisés.

Achevé de rédiger le 28 octobre 2021

(1) Niveaux mesurés le mois précédent


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