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Malgré le retour à la normale de l’activité économique, le retour d’une forte inflation et aujourd’hui le conflit russo-ukrainien brouillent les perspectives des marchés jusqu’ici bien orientées.

Les risques qui perturbent les marchés :

Vladimir Poutine franchit le Rubicon.

La situation en Ukraine devient le principal risque pour les marchés.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, il est encore difficile d’évaluer les conséquences économiques pour les belligérants et les pays tiers. Toutefois, on peut dire que :

  • Le plus grand impact sera sur l’Ukraine dont l’économie était déjà fragile.
  • L’impact sur l’économie russe dépendra en grande partie de la réponse des gouvernements occidentaux. Jusqu’ici, cette réponse a été plutôt symbolique...
  • Les conséquences pour les autres économies. La zone euro est plus exposée que les USA et autres économies avancées. L’impact le plus important pourrait venir des matières premières avec de fortes hausses des prix du pétrole et du gaz, ce qui ajouterait quelques points de plus à l’inflation actuelle.

L’environnement :

Après le « coming out » des Banques Centrales, une nouvelle page s’ouvre.

Le tournant « hawkish » des Banques Centrales :

À l’exception de la PBoC qui desserre l’étau monétaire suite à l’affaiblissement de la dynamique de l’activité chinoise, les grandes Banques Centrales occidentales, inquiètes de l’accélération de l’inflation depuis presque 12 mois, ont annoncé ou déjà mis en place le resserrement de la politique monétaire en arrêtant les rachats d’actifs et en relevant leurs taux directeurs.

Dès lors, nous entrons dans une nouvelle phase. Car, inflation =

  • Hausse des taux d’intérêt et pour la ZE, fin des taux négatifs et de l’endettement à bas coût des états emprunteurs.
  • Moins de croissance économique et moins de profitabilité des entreprises.
  • Moins de performances des actifs risqués et plus de volatilité.
  • Une politique monétaire moins lisible et donc plus de méfiance des investisseurs.

L’économie mondiale se porte bien :

Le ralentissement de l’activité démarré au T4-21 avec le variant Delta, relayé ensuite par Omicron, se prolonge sur le premier trimestre de 2022. De fait, sur les trois premiers mois, la croissance mondiale sera moins forte qu’initialement attendu, passant de 4,7% au 31 décembre à 3,1% aujourd’hui.

À l’inverse, pour le 2ème trimestre, réconfortés par la réouverture des services et la levée des restrictions, les investisseurs sont plus optimistes aujourd’hui. Les prévisions ont donc été relevées de 3,8% a/a au 31 décembre à 4,1% aujourd’hui.

La lecture des PMI composites de janvier et de février montre une accélération de la dynamique de l’activité mondiale des services.

La situation sanitaire : des progrès, mais ce n’est pas encore l’heure du coup de sifflet final

L’accélération de la hausse des prix et le changement de politique monétaire ont un peu éclipsé la pandémie, mais il serait dangereux de l’oublier. Oui, la pandémie est loin d’être terminée, son évolution reste le moteur le plus important de l’activité.

Le risque sanitaire brouille toujours la visibilité sur les perspectives de croissance de l’économie, les bénéfices des entreprises et sape le moral des investisseurs.

Allocation :

Un horizon brouillé.

Actions, des rentabilités plus limitées en 2022.

Qui de la géopolitique, de la macroéconomie ou de la politique monétaire influencera le plus le comportement des investisseurs ?

  • Depuis plus de 30 ans, les politiques monétaires ultra-accommodantes ont soutenu tous les marchés financiers.

Qui des fondamentaux microéconomiques ou des taux d'intérêt influencera le plus les valorisations ?

  • Depuis le début de la pandémie, le moteur haussier a été la baisse des taux, depuis août c'est plutôt les fondamentaux.

Quelles répercussions des mesures anti-inflation sur l'activité ?

  • La normalisation des résultats des entreprises se traduira par de plus petites croissances des bénéfices et par conséquent une contraction des valorisations.

Quelle sera la conséquence de la réduction de la liquidité sur les multiples de valorisation ?

  • Compression des P/E ?

À cause d'une visibilité restreinte, les intervenants sont inquiets et sensibles à la moindre nouvelle. Plus nous allons nous rapprocher du 10 mars (date du FOMC de la FED), plus les investisseurs, déjà sur le qui-vive depuis la mainmise de la Russie sur deux provinces ukrainiennes et maintenant l’invasion de l’Ukraine elle-même, vont devenir nerveux et les marchés cahoteux. Dans ce contexte de volatilité et de visibilité brouillée, la prudence est de réduire les expositions aux actifs risqués, notamment les actions.

  • Actions : Nous réduisons notre position en actions sans avoir de préférence ou de méfiance sur chacune des quatre régions de notre allocation. La Chine est le seul pays attractif. Aussi, au sein des émergents, on augmente légèrement le poids des actions chinoises au détriment des russes.
  • Obligations : Peu d'intérêt. La hausse des taux souverains nous incite à accroître notre sous-sensibilité sur cette catégorie d'obligations. Les spreads de crédit IG sont très resserrés, la prime de risque est devenue très faible, donc prudence sur l'IG. Surpondération des obligations indexées inflation de la ZE. Neutralité sur les obligations convertibles.
  • Valeurs refuges : Dans un contexte d'incertitudes, les valeurs refuges retrouvent de l'intérêt. Nous sommes positifs sur l'or qui est soutenu par les « bruits de bottes » et les taux d'intérêt réel négatifs.

Achevé de rédiger le 24 février 2022 à 12h30

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