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L’accumulation de mauvaises nouvelles du côté sanitaire et du côté économique et financier avec le début du resserrement des mesures de soutiens monétaires, mises en place dans les premiers mois de 2020, lors de l’apparition de la Covid-19. De ces deux maux, les investisseurs semblent plus inquiets de la virulence de la pandémie que du début, plutôt doux, du resserrement monétaire.

États des lieux

La situation sanitaire : l’arrivée d’un nouvel acteur

La pandémie est loin d’être terminée. L’ampleur de la nouvelle vague de la pandémie après l’accalmie de l’été plus l’annonce d’un nouveau variant (omicron) ont surpris les autorités politiques et sanitaires et ébranlé les marchés financiers. L’augmentation du risque sanitaire brouille la visibilité sur les perspectives de croissance de l’économie, les bénéfices des entreprises et sape le moral des investisseurs.

La situation économique : le pic de la reprise est derrière nous

La reprise mondiale se poursuit, mais moins rapide et plus déséquilibrée, suite aux perturbations au niveau de l’offre, des pénuries, et la hausse des coûts des intrants et des retombées de la pandémie.

Le dernier quart de l’année, marqué par le retour de l’infection et les restrictions d’activités, parfois sévères, sera nettement plus terne que le précédent.

De l’inflation transitoire/temporaire à l’inflation permanente. La Fed a tranché, son Président a qualifié l’inflation comme permanente. Cela a ouvert la voie à un « Tapering » plus rapide et un début de normalisation des taux d’intérêt plus précoce. La Fed, la Banque du Canada, d’Australie, d’Angleterre (BoE), de Norvège et la BCE ont annoncé la réduction des rachats, parfois avec un délai de 3 mois (BCE). Quatre ont déjà relevé leur taux directeur, Canada, Australie, Norvège et Grande Bretagne ; la Fed a annoncé trois hausses du taux des Fed-Funds de 0,25% dès le mois de mars.

Deux forces, l’une positive, l’autre négative, vont peser sur la croissance des économies :

  • La vaccination. La population des économies avancées est, à ce stade, proche de la vaccination complète. La menace de nouvelles vagues d’hospitalisation et de décès va progressivement diminuer, permettant ainsi un rythme plus fort et plus régulier de l’activité.
  • La réduction progressive des soutiens de l’économie. Dans l’OCDE, alors que l’activité se normalise progressivement, la plupart des pays a déjà commencé. Le retrait des soutiens monétaires a aussi déjà commencé et va s’accélérer en 2022 avec le resserrement monétaire décidé par les banques centrales.

Les Risques : deux nouveaux risques susceptibles de perturber les marchés

Outre les risques déjà recensés depuis plusieurs mois, encore menaçant (Inflation, les pénuries, le ralentissement en Chine et les risques géopolitiques) deux nouveaux risques plus inquiétants pourraient perturber les marchés.

Omicron, si ce nouveau variant, déjà très contagieux, devait résister aux vaccinations et avoir une létalité forte, le scénario économique actuel serait très fortement perturbé. Cela se traduirait par une perte d’activité mais de moindre ampleur qu’en mars 2020, grâce à l’expérience précédente. Et, si les choses allaient mal, alors que, face à l’inflation, les Banques centrales seraient démunies, il faudra espérer que les marchés tolèrent une nouvelle augmentation de la dette publique.

Une hausse imprévue des taux et des Banques Centrales trop agressives (Hawkish, premier risque cité par les répondants du Global Fund Manager Survey de la BofA). Par le passé, aux USA, des niveaux de 6% d’inflation s’accompagnaient par des taux pour les T-bonds à 10 ans entre 6 et 7,5%. Aujourd’hui, parce que les BC les maintiennent artificiellement bas, les rendements à 10 ans sont à 1,50%. Que va-t-il se passer si les rendements se normalisent trop rapidement ?

Réflexions du comité

Actions, des rentabilités plus limitées en 2022

Les questions :

Quel sera l’impact des nombreux dysfonctionnements (pénuries d’approvisionnement, difficultés de recrutement, allongement des délais de livraisons) sur la profitabilité des marges bénéficiaires des entreprises ?

L’inflation et le pouvoir des entreprises de maintenir le niveau de leurs marges ?

Même si les entreprises restent optimistes sur leur capacité bénéficiaire en 2022, l’effet de base favorable en 2021 disparu, en 2022, les taux de croissance des bénéfices vont se normaliser.

Les points positifs :

Malgré le ralentissement actuel de l’économique mondiale, le niveau d’activité est toujours très élevé ; et prêt à repartir dès les restrictions enlevées.

Bien que préoccupés par la vague d’infection, les marchés actions semblent convaincus qu’il n’y aura pas de mauvaises nouvelles venant de la Fed d’ici quelques mois, que la liquidité restera abondante et que les rendements obligataires seront suffisamment bas pour soutenir les cours.

Dans ces conditions, les investisseurs continueront, dans l’univers des actifs à risques, à privilégier les actions pour deux raisons. D’abord parce que c’est le seul actif risqué coté qui protège le mieux de l’inflation et d’autre part, parce qu’il n’y a pas d’autre alternative (TINA) et, d’autre part, que sortir du marché boursier signifie, pour l’investisseur, de réinvestir dans des placements à rendement réel négatif (FOMO, Fear of Missing Out).

Ainsi, aujourd’hui la meilleure façon d’avoir une rentabilité positive sur ses investissements est d’avoir des actions, de les conserver et de profiter des corrections. Les effets TINA, FOMO et « Buy The Dip » vont continuer.

Allocation

Malgré la montée des incertitudes à court terme, la trajectoire des marchés actions reste haussière à moyen terme. Néanmoins, cela ne sera pas une longue marche tranquille, car le chemin s’annonce cahoteux. Face à ce scénario, il est important de maintenir d’une allocation souple et opportuniste.

Actions – Nous conservons nos positions neutres sur les trois grandes régions du monde développé mais sommes plus sceptiques sur les pays émergents, toujours à la peine, notamment la Chine, qui enchaîne les contreperformances.

Obligations – La tendance des taux souverains reste haussière, ce qui nous incite à réduire la sensibilité de cette catégorie d’obligations.

Les spreads de crédit IG sont très resserrés, la prime de risque est devenue très faible donc prudence sur l’IG américain et européen. Nous sommes plus constructifs sur le High Yield.

Les prix vont continuer de grimper, d’où notre surpondération des obligations indexées inflation.

Nous restons neutres sur les obligations convertibles.

Achevé de rédiger le 19 décembre 2021

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