RECHERCHEZ UN FONDS

Depuis que l’Homme est sédentaire, il a défriché, transformé et cultivé la terre de manière intensive. On considère que l’Être Humain occupe plus de 70 % des terres émergées non prises par les glaces de manière permanente et que 25 % de cet espace terrestre occupé est aujourd’hui profondément dégradé par son activité.

Alors que se profile dans les années qui viennent un profond changement de nos sources de production d’électricité, il n’est pas inutile d’examiner l’impact de celles-ci sur les sols que nous occupons.

Il n’existe pas de sources d’électricité totalement « propres », i.e. ne transformant pas d’une manière ou d’une autre l’usage des sols. Toute production d’électricité, renouvelable ou d’origine fossile, nécessite des infrastructures et une certaine artificialisation des sols.

Le site « ourworldindata.org » propose à ce sujet une étude intéressante. La chaine de valeur complète est examinée pour chaque source de production électrique : de l’installation au sol proprement dite aux terres minées pour l’exploitation des matériaux nécessaires à sa construction, en passant par les impacts dus aux systèmes de connexion aux réseaux de distribution et les déchets inévitablement générés.

Signalons enfin que le pétrole est hors champs d’étude : il sert essentiellement au transport et ne participe qu’à hauteur de 3,3 % à la production d’électricité dans le monde (Source : WorldBank)

Si l’étude ci-après ne présente pas un panorama complet des sources d’énergie électrique (par définition, l’éolien Offshore n’affecte pas les terres occupées par l’Homme), elle permet de tirer quelques 1ères conclusions rapides et envisage des débuts de pistes pour limiter les impacts sur les sols des choix qui s’offrent à nous.

  1. Sans surprise, le nucléaire est la source d’électricité dont l’usage des terres est le plus faible : 27 fois moins que le charbon, 34 fois moins que le solaire installé au sol.
    Source : WorldBank
  2. Quand on examine une technologie, on constate de grandes différences selon les matériaux utilisés et les modes d’exploitation.
    Le solaire est l’exemple parfait :
    • Les centrales solaires thermodynamiques (concentrating solar) semblent les plus impactantes en termes d’utilisation des sols,
    • Les technologies utilisant le cadmium sont à privilégier à celle du silicone,
    • Les panneaux voltaïques au cadmium ont une efficience production/usage des sols très supérieure aux autres technologies solaires, dès lors qu’on les installe hors‑sol (on roof dans l’étude).
  3. Il existe une grande volatilité dans les résultats d’efficience présentés.

    Les points médians présentés (en rouge dans le graphique) ne sont pas toujours significatifs. Ainsi, les centrales thermodynamiques déjà évoquées ont une amplitude d’efficience de 1 à 5, selon la qualité et l’emplacement de l’installation. Sur ce point également, le nucléaire affiche des résultats globalement plus concentrés. 

  4. Les résultats de l’éolien terrestre, présentés dans le bas du graphique, montre qu’il faut examiner l’impact direct des installations (l’emplacement occupé par les turbines) mais aussi celui de l’éventuelle utilisation des mêmes sols pour d’autres activités.
    En effet, de nombreuses installations de turbines éoliennes sont situées au milieu de champs dont la vocation initiale (agricole) n’est pas remise en question.
    On peut alors parler de partage des sols. Cette idée de co-utilisation des sols ne concerne d’ailleurs pas que l’éolien. Ainsi, la production d’électricité solaire hors-sol présente un intérêt supplémentaire que plusieurs études sont venues démontrer récemment : sous certaines conditions, les récoltes dites « agri voltaïques » donnent de meilleurs rendements, grâce à une meilleure gestion de l’eau et des températures plus adaptées.
  5. Le type de production d’électricité choisi n’est pas géographiquement neutre vis à vis de l’utilisation des sols.
    Ainsi, construire une ferme solaire dans un désert par ailleurs inoccupé n’a pas le même impact qu’utiliser toute source d’énergie au milieu d’un habitat naturel ou d’une forêt.
    Ce dernier point, s’il ressemble à un truisme, n’en permet pas moins de relier le sujet à celui de la lutte pour la Biodiversité. L’occupation des sols est en effet une parmi les 5 principales pressions exercées sur la biodiversité (avec le changement climatique, la pollution, la surexploitation des ressources et les espèces exotiques envahissantes).
    Mieux utiliser les terres que nous occupons déjà et limiter l’expansion de l’artificialisation des sols permettront de lutter contre la perte de biodiversité.

La recherche de toujours plus d’électricité ne doit pas passer par le sacrifice de toujours plus d’espèces vivantes.

Achevé de rédiger le 27 juin 2022

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