Que faut-il penser de la récente hausse de taux ?

La récente hausse des taux longs américains fait couler beaucoup d’encre. Elle fait suite à une anticipation de reprise économique globale, favorisée par des plans de soutien budgétaire, dans le contexte d’une normalisation progressive de la situation sanitaire et de banques centrales un peu moins interventionnistes dans les mois à venir. Ces éléments ont favorisé la remontée progressive des anticipations d’inflation ces derniers mois conjointement à la hausse des taux dits « nominaux ». La question qui se pose maintenant est de savoir si cette hausse va se poursuivre dans un contexte global reflationiste ou si au contraire une pause va être marquée suite à  ce mouvement de tension des taux.

Quel est votre point de vue ?

Nous observons que sur le mois passé, les taux 10  ans américain et allemand se sont respectivement tendus de 0.45% et de 0.15% alors que les anticipations d’inflation ont plutôt baissé de 0.10% aux Etats Unis et ont progressé de 0.10% uniquement en Europe. Autrement dit, ces dernières semaines, on a surtout assisté à une hausse des taux réels, et tout particulièrement sur la partie US. On note par ailleurs que le président de la FED ne cesse d’insister sur le caractère transitoire des publications de statistiques d’inflation en hausse aux Etats Unis. Il convient également de rappeler qu’on est encore loin d’une situation de plein emploi, de part et d’autre de l’Atlantique, ce qui signifie que l’effet inflationniste des tensions salariales sera limité dans les mois à venir. Enfin, le risque d’un « tapering » (c’est-à-dire un retrait progressif des achats de banques centrales) ne nous semble pas imminent. Tout cela nous amène à penser que la poursuite de la hausse des taux pourrait être plus limitée à court terme.

Quels sont les actifs obligataires à privilégier dans ce contexte ?

Les actifs obligataires « à spread » devraient encore avoir de beaux jours devant eux, en particulier les segments de crédit High Yield et Investment Grade mais également les dettes périphériques ainsi que les dettes émergentes. Les primes de risques de ces actifs sont restées assez stables ces dernières semaines et ont donc bien résisté au mouvement haussier taux. Les flux acheteurs des banques centrales resteront, de manière directe ou indirecte, des facteurs de soutien pour ces actifs. La normalisation des taux de défaut reste par ailleurs un facteur d’ancrage des spreads pour le crédit.
Les fonds obligataires flexibles, qui peuvent intervenir de manière agile sur ces différents segments et qui peuvent ajuster leur exposition au risque de taux de manière souple nous paraissent être des supports d’investissement obligataires intéressants dans ce contexte.

Achevé de rédiger le 12 mars 2021

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