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Désinflation*

Plusieurs facteurs qui alimentent l’inflation se sont atténués ou sont en train de s’atténuer. Le resserrement des politiques monétaires des Banques centrales semble derrière nous ou proche d’y arriver. L’activité pourrait donc s’accélérer en 2023, mais pas tous les pays à la fois. En effet, les rythmes de croissance se sont désynchronisés. Ainsi, si aux États-Unis et en Grande-Bretagne la récession est proche, la zone euro pourrait l’éviter tandis que la Chine verra sa croissance redémarrer dès le printemps 2023.

De plus en plus de signaux montrent que l’inflation s’essouffle

Les prix du pétrole, de l’essence et du gaz sont nettement plus bas que ce que l’on observait l‘été dernier.

Les coûts de transport, qui avaient inquiété les entreprises ces deux dernières années, ont reculé pour retrouver leurs niveaux de 2020.

Les problèmes d’approvisionnement, qui ont été l’un des principaux facteurs de l’accélération des hausses de prix, se sont maintenant évanouis.

Les points d’attention :

  • Les prix des produits alimentaires qui restent ancrés sur de hauts niveaux et qui pénalisent le pouvoir d’achat des consommateurs. Une lueur d’optimisme, les prix des engrais, qui s’étaient envolés au début de la guerre en Ukraine, sont revenus sur des niveaux proches d’avant-guerre.
  • Le secteur des services où la pression sur les prix ne faiblit pas.

Désinflation ou pas, les Banques centrales ne devraient pas changer leur stratégie et maintenir les taux terminaux tout au long de l’année au moins.

Monde : croissance plus forte en 2023

La prévision de la croissance annuelle moyenne du PIB mondial est de 2,2 % en 2023 (vs. 2 % précédemment).

Les récentes révisions à la hausse de la croissance mondiale sont le résultat du retour à la normale plus rapide que prévu de l’activité en Chine et le surcroît de croissance que cela engendre ; la résilience européenne à la crise de l'énergie (compte tenu d'un hiver plus chaud que prévu) et d’une économie américaine qui s'avère résistante au resserrement monétaire.

Relèvement de la croissance de la zone euro en 2023 à + 0,6 %, et plus de récession. Révision à 5,2 % de la croissance chinoise en 2023. Aux États-Unis, la croissance est attendue à + 1,4 % en 2023. C’est bien au-dessus des attentes du consensus qui prévoit une croissance de + 0,3 % et une récession technique.

Alors que les données soft ont eu tendance à afficher des données négatives tout au long de l’année, les dernières enquêtes, en Europe et dans les pays émergents, affichaient des chiffres plus encourageants. À l’inverse, les données dures se sont montrées et continuent d'être remarquablement résistantes (aux États‑Unis et en Europe).

Pour l'instant, l'amélioration des perspectives de croissance mondiale a de la marge, mais les Banques centrales pourraient être contraintes de maintenir la croissance en dessous de son potentiel avec de nouvelles hausses de taux, si l'inflation ou les prix des matières premières surprennent de manière significative à la hausse.

Les risques

Le plus grand risque pour les économies et les marchés mondiaux reste l’inflation. Aujourd’hui, elle est encore loin d’être maîtrisée et pourrait repartir de plus belle, si les prix de l’énergie, les coûts de transport et/ou les dysfonctionnements des chaînes d’approvisionnement réapparaissaient.

Une nouvelle escalade de la guerre en Ukraine pourrait conduire à une nouvelle crise énergétique en Europe.

Les tensions géopolitiques.

Les conditions financières mondiales pourraient se détériorer et le dollar s’apprécier davantage, si éclataient des turbulences sur les marchés, poussant les investisseurs vers les actifs réels.

Actions : à surveiller

Suite aux différences de traitement de l’inflation dans chacun des pays et/ou des régions, les économies se redresseront à des vitesses différentes. Cette désynchronisation des économies ouvrira de nouvelles possibilités de diversification. Cela s’est déjà fait avec les marchés émergents qui ont été plus rapides à gérer l’inflation en 2022.

Le ralentissement de l’activité mondiale, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt qui en résultent devraient peser sur les bénéfices, les dividendes et les valorisations.

Garder un biais défensif et préférer des entreprises qui ont des résultats solides et une valorisation raisonnable.

Obligations : plus attractives

Obligations gouvernementales plus attractives : aux États-Unis, les rendements à 10 ans évoluent entre 3,4 % et 4,2 %. En zone euro, les rendements négatifs n’existent plus. Le portage redevient donc positif. Par ailleurs, compte tenu de l’économie européenne, les obligations pourraient être prochainement une protection contre le risque de récession.

Crédit : En Europe, les obligations d’entreprises sont plus en avance sur les risques relatifs au ralentissement (pertes de CA, de bénéfices, des crédits plus chers, etc.) que les actions.

Protéger les portefeuilles

Les risques, qui ont empoisonné l’environnement l’an dernier, ont sensiblement diminué. Certes, la guerre en Ukraine est toujours là, mais l’inflation est en voie de diminuer progressivement. La crise énergétique s’est dégonflée suite aux reculs des prix du pétrole, gaz et électricité, et le rebond plus précoce que prévu de la croissance de l’économie chinoise dope aussi celle du PIB mondial et celle de ses partenaires.

Ces progrès nous ont incités à prendre un peu plus de risques dans les portefeuilles. Nous relevons de sous-pondérées à neutres les actions japonaises et émergentes, maintenons les actions européennes à neutres (rehaussées le mois dernier) et à sous-pondérées les actions américaines.

Nous ne faisons pas de changement du côté des obligations, nous restons neutres sur les produits de taux.

Actions :

Les actions ont démarré l’année sur les chapeaux de roues, notamment les européennes qui ont beaucoup d’attrait (peu chères vs. les actions américaines et des rendements en termes de dividendes copieux).

Obligations :

Nous maintenons une sensibilité raisonnable des portefeuilles, de respectivement, pour les profils dynamique, équilibre et tempéré, 1‑3, 3‑6 et 5 et +.

  • Les rendements des obligations gouvernementales, répondant à la hausse des taux directeurs, ont fortement progressé. Nous maintenons donc notre position neutre sur cette poche. Par ailleurs, les perspectives des obligations émergentes s’améliorant, nous surpondérons légèrement ces dernières.
  • Revenues sur des valorisations raisonnables, les obligations d’entreprises de la zone euro, IG et HY, sont attractives, notamment américaines avec des rendements respectifs de 4 % et 7,9 %. Notre position sur les obligations IG et HY américaines reste neutre. Pour la zone euro, les obligations HY reviennent à neutres et celles IG à légèrement surpondérées.
  • Nous maintenons la surpondération des obligations indexées inflation.

Valeurs refuges :

L’or passe de neutre à surpondéré, le pétrole ne change pas et reste à surpondéré. Pas de changement pour le dollar qui reste à neutre.

Achevé de rédiger le 23 janvier 2023

* Il ne faut pas confondre désinflation et déflation. Il y a désinflation quand il y a ralentissement (temporaire ou définitif) de l’augmentation des prix à la consommation. Il y a déflation lorsqu’on constate des variations négatives de prix.

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