RECHERCHEZ UN FONDS

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) est un établissement public ayant pour mission d’animer les opérations de protection de l’environnement et de coordonner les politiques publiques de maîtrise de l’énergie et de réduction d’empreinte carbone.

À ce titre, l’ADEME vient de rendre public un rapport intitulé Transition(s) 2050 (Transition(s) 2050 : Choisir maintenant Agir pour le climat- Rapport (ademe.fr)) qui présente un exercice de prospective destiné à mieux comprendre les adaptations nécessaires de notre société pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 présent dans l’Accord de Paris.

La neutralité carbone est définie comme un équilibre entre les émissions de carbone dans l’atmosphère et leur absorption par les puits de carbone. Un puits de carbone est un système qui absorbe plus de carbone qu’il n’en émet. Les sols, en particulier humides, les forêts et les océans sont les principaux puits. Il n’existe à ce jour aucun puits de carbone artificiel capable d’éliminer le carbone à une échelle suffisante pour lutter contre le réchauffement climatique.

L’exercice auquel s’est livré l’ADEME a consisté à développer 4 scénarii cohérents appelés chemins qui pourraient mener à la neutralité carbone en 2050. Ces scénarii s’appuient sur le rapport spécial 1,5 °C élaboré en 2018 par le GIEC en reprenant ses principales hypothèses, en particulier sur la production et la consommation d’énergie. L’idée n’est pas tant de proposer « la bonne trajectoire » que sélectionnerait l’autorité politique que d’illustrer le champ des possibles et explorer les diverses implications des décisions à prendre sur la vie des citoyens.

Les 4 chemins examinés sont :

  • Génération frugale (S1)
    Ce scénario privilégie la réduction de la consommation, sous tous ses aspects : réduction forte de la mobilité, consommation de viande en forte diminution, transformation des logements plutôt construction neuve, innovation organisationnelle ;
  • Coopérations territoriales (S2)
    L’économie de partage est mise en avant dans ce scénario où le recyclage est privilégié. Les évolutions de la société sont plus graduelles mais plus profondes, en particulier les relations entre les citoyens ;
  • Technologies vertes (S3)
    L’accent est transformation de la société portée par les innovations techniques et technologiques (optimisation des services, industries plus performantes en même temps que moins consommatrices). La baisse de la consommation est modérée mais réelle  ;
  • Pari réparateur (S4)
    Ce scénario privilégie la sauvegarde du mode de vie, en particulier la consommation de masse, mais fait le pari de la capacité à produire des sauts technologiques importants susceptibles de « réparer » les dégâts environnementaux déjà causés. Ce chemin est le plus proche de celui sur lequel nous sommes aujourd’hui engagés.
Source : ADEME

En ce qui concerne les émissions de gaz à effets de serre, les 4 scénarii n’aboutissent pas aux mêmes résultats. La présence à l’échéance 2050 de puits naturels de carbone est également différente d’un scénario à l’autre (rappelons que le puits de carbone artificiel n’est pas aujourd’hui une réalité).

Des indicateurs d’impacts (eau, déchets à traiter, biodiversité...) montrent également sans ambiguïté combien les scenarii 1 et 2 sont plus économes des ressources de notre planète.

Au-delà de la sobriété, élément principal sur lequel s’appuie le scénario 1, et de l’origine de l’énergie que nous consommons, le rapport pose quelques questions de fond sous-jacentes à la neutralité carbone :

  • Peut-on s’appuyer uniquement sur les puits naturels de carbone (que nous avons aujourd’hui tant de mal à protéger) ?
  • Qu’est-ce qu’un régime alimentaire durable ?
  • L’artificialisation contre la rénovation : une autre économie du bâtiment est-elle possible ?
  • La sobriété souhaitée est-elle dommageable pour l’industrie ?
  • Comment éviter le creusement des inégalités sociales que peut induire la transformation de l’industrie ?

Chacun des scénarii examinés porte sa propre cohérence, mais tous sont difficiles à mettre en œuvre et à assumer. Quel que soit le chemin pris, la conclusion sur la nécessité d’une mise en œuvre rapide est rappelée : il y a urgence à planifier et à transformer.

Signalons enfin que l’exercice présenté est national, mais que la transformation évoquée doit être globale, appliquée au niveau de la planète.

Ce qui en fait le challenge du siècle.

Achevé de rédiger le 16 mai 2022

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